Infiltration pour traiter une tendinite
Le repos est souvent essayé par le corps médical pour traiter les tendinites. Sans résultat ! Parce que cela ne change rien à la cause ! Pour soigner une épicondylite, il n’y a pas besoin de mettre une attelle au patient pour guérir d’une tendinite….
On entend par infiltration l’injection de produits souvent dérivés de la cortisone dans une articulation ou en regard d’une structure anatomique (tendons, muscles, ligaments …).
L’infiltration de cortisone, on ne peut être fondamentalement contre, mais l’on sait parfaitement par expérience que cela ne sert à rien sur la durée puisqu’il y a fréquemment récidive, tant qu’on n’a pas soigné la cause…
L’infiltration pour les tendinites :
sera utilisée en dernier recours après avoir fait d’autres traitements adaptés, en aucun cas elles seront faites dans le tendon mais au pourtour de ce dernier.
Les meilleures indications sont les tenosynovites, c’est à dire l’inflammation de la gaine du tendon, et les enthésopathies ou tendinites d’insertion du tendon sur l’os.
La cortisone a de nombreux avantages :
Hormone naturelle dotée d’excellentes propriétés anti-inflammatoires, elle est non-toxique et permet d’augmenter la dose et de majorer son action selon les besoins.
Tandis que les anti-inflammatoires courants dits “non-stéroïdiens” par opposition aux “stéroïdes” qui sont les dérivés de la cortisone deviennent rapidement dangereux si on dépasse la dose maximale, avec un effet sur l’inflammation qui sature.
La cortisone ayant un effet anti-allergique, ses dérivés inhibent l’éventuel effet allergisant que pourraient avoir, soit eux-mêmes soit un produit associé dans l’injection.
Il n’y a pas d’accidents digestifs avec la cortisone.
Elle est autorisée pendant la grossesse.
Enfin il est facile et bon marché de fabriquer des dérivés de la cortisone.
Les inconvénients sont liés à la majoration d’autres effets de l’hormone :
Elle augmente le taux de sucre dans le sang, pouvant révéler un diabète latent ou déséquilibrer un diabète existant. Quand le diabète est connu et bien équilibré par le traitement, la cortisone peut être utilisée. Le déséquilibre sera transitoire, sur 2 à 3 semaines, sans incidence sur une maladie dont les complications sont à long terme, à condition de ne pas répéter trop souvent ces infiltrations.
Les rares ennuis viennent des diabètes méconnus ou mal traités : si le taux de sucre est déjà élevé au départ, la cortisone peut le faire monter jusqu’à provoquer des troubles de conscience.
La cortisone entraîne une rétention d’eau et de sel par l’organisme. Cela peut entraîner des ennuis si vous souffrez d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque, mais c’est très exceptionnel dans le cadre de l’effet bref d’une infiltration. Là encore, les médecins doivent se méfier des hypertendus et cardiaques méconnus.
Injecté trop superficiellement, un dérivé retard de la cortisone peut entraîner une atrophie cutanée: la peau est décolorée, amincie et d’aspect fragile, sur une petite zone.
C’est un incident rare, souvent lié à la trop grande répétition d’infiltrations au même endroit. Le préjudice est esthétique.
Enfin les effets à long terme de la cortisone, accentuation de la perte osseuse, majoration du risque de cataracte, modifications de l’aspect physique, ils ne concernent pas les infiltrations qui sont un traitement de courte durée.
Une réaction douloureuse survient assez fréquemment après l’infiltration. Elle est d’intensité très variable. Elle peut être sévère, ce qui nuit à la réputation générale de ce type de traitement. Les seules réactions réellement préoccupantes sont celles qui surviennent à distance (une semaine ou plus) de la piqûre et à début insidieux : elles sont très rares mais peuvent signaler une infection, il faut donc consulter sans hésiter votre médecin.
Les réactions habituelles surviennent dans les 12 heures, augmentent très vite d’intensité et disparaissent spontanément en 24 à 72 heures. Elles correspondent à une réaction dite microcristalline : le produit injecté est sous forme de petits cristaux d’un dérivé de la cortisone, qui ont l’avantage d’une dissolution lente et donc d’un effet retard: cela évite le renouvellement quotidien du produit par injection comme dans les traitements anti-inflammatoires classiques.
Mais avant que ces cristaux soient dissous, il peuvent entraîner une irritation locale parfois vive.
- La complication la plus sérieuse est la survenue d’une infection au point d’injection, provoquant une arthrite septique ou un abcès. Son risque est estimé à moins d’une pour 71.000 infiltrations. Si malgré tout l’infection se produisait, elle se traduirait par un gonflement très douloureux et chaud, avec souvent une fièvre, dans les jours suivants. Il faudrait dans ce cas prévenir aussitôt votre rhumatologue qui mettrait en route le traitement approprié;
- Parfois peuvent survenir des flushs : rougeurs du visage survenant par bouffées avec une sensation de chaleur et parfois des maux de tête. Ces incidents sont bénins et disparaissent habituellement sans traitement en quelques jours. S’ils persistaient ou étaient importants, rappelez votre rhumatologue;
- On observe quelquefois une réaction locale douloureuse dans les heures qui suivent l’injection. Elle cède habituellement avec un traitement antalgique, ou spontanément. Il est préférable d’en avertir votre rhumatologue;
- Une infiltration très superficielle peut, mais très rarement, laisser une marque au niveau de la peau : une dépigmentation, ou une fonte de tissu graisseux sous-cutané, habituellement réversibles;
- Comme pour toute injection, une allergie, un malaise ou même un choc anaphylactique sont toujours possibles, mais ils sont très rares avec ces types de produits; les autres effets secondaires connus des traitements corticoïdes par voie générale ne se produisent jamais avec les infiltrations (à moins de dépasser de très loin les quantités habituelles) : troubles endocriniens, troubles digestifs, déminéralisation du squelette, troubles cutanés, oculaire, etc.
Le produit injecté n’est pas toujours de la cortisone. Dans l’arthrose on utilise les hyaluronates aujourd’hui les plus utilisés : sans effets secondaires médicamenteux, longue durée d’action et avec un effet de fond.
Les infiltrations radio-guidées :
Certaines infiltrations sont de réalisation délicate : les repères anatomiques ne sont pas perceptibles comme sur la colonne vertébrale, ou sont déformés par l’arthrose, ou l’articulation est très petite, ou il y a des structures sensibles voisines qu’il faut éviter de piquer les vaisseaux et les nerfs, ou encore le produit injecté est très agressif et le médecin doit être certain d’être dans l’articulation.
Le contrôle radioscopique de l’injection devient souhaitable voire indispensable. Il permet de suivre le cheminement de l’aiguille sous plusieurs angles et éventuellement d’injecter un produit radio-opaque pour vérifier dans quel espace on se trouve avant d’envoyer l’anti-inflammatoire. Cette technique n’est pas à utiliser systématiquement pour toutes les infiltrations.
Les inconvénients de l’infiltration radio-guidées sont :
Une anesthésie locale pour plus de confort, une exposition aux rayons X, un risque d’allergie si l’on utilise un produit iodé radio-opaque.
- Elle sera utilisée en première intention dans certaines infiltrations vertébrales, du corps, du pied, du bassin, et quand le médecin utilise des produits caustiques.
- Elle sera utilisée en seconde intention en cas d’échec d’une infiltration habituelle dont l’indication semblait pourtant bonne.
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[author title=”Infiltration d’une tendinite” author_id=”cabinet de la tendinite”]